L'AFRO NATION PORTUGAL 2024, COMME SI VOUS Y ÉTIEZ!
Créé par le promoteur événementiel britannique d’origine nigériane, Adesegun Adeosun Jr, le festival promet année après année une line up d’artistes afro descendants proposant plusieurs types de musiques populaires dans ces communautés comme l’Afrobeat, le Hip-Hop, le R&B, la Dancehall, l’Amapiano etc...
Depuis la première édition en 2019 qui rassemblait 20 000 festivaliers, le festival a su s’imposer avec des têtes d’affiches telles que Burna Boy, Booba ou encore Aya Nakamura et ce malgré la pandémie du Covid-19.
Cinq ans plus tard, le rendez-vous de l’Afroworld rassemble plus de 40 000 festivaliers répartis sur la plage de Praia da Rocha entre 2 scènes, une Amapiano (dite Piano stage, qui ne sera pas présentée dans cet article) et une plus Pop (appelée Lit stage).
Globalement, côté artistes francophones, on peut dire qu’il n’y avaient que des Avengers !
Le premier jour, Lisandro Cuxi (qui est passé le premier jour au lieu du dernier) a été généreux en Riffs et Runs. Il a d’ailleurs interprété en exclusivité son nouveau single "Lala Land (Part.2)". Par la suite, Franglish a confirmé à l'ensemble des festivaliers que la France a bien un vivier de performeurs Afro/Hip-Hop/R&B. Le dernier jour, Tayc et Dadju ont impressionné avec leurs prouesses vocales tout en faisant chanter le public sur les succès de leur projet en commun. Enfin, “L’AIGLE” Fally Ipupa (qui a d’ailleurs été rejoint par Dadju) a, comme à son habitude, assuré une excellente prestation musicale et chorégraphique.
Côté artistes anglophones, la nouvelle sensation, Tyla, a interprété les titres de son nouveau projet et a bien sûr rassasié tout le monde avec sa chorégraphie virale sur "Water". Asake a clôturé la première journée de festival en interprétant en live ses tubes, dont le très connu "Lonely at the Top". Le deuxième soir, Flavour a rappelé la puissance fédératrice de ses chansons comme "Nwa Baby". Omah Lay, lui, a rappelé à la foule qu’il est bien l’artiste qui n’a que des hits. Enfin, Rema, dernier artiste à performer de ces trois soirs de festival, a délivré un set sous le signe de la séduction, invitant même les femmes à interagir avec les séducteurs présents dans la foule.
Les gros points positifs du festival :
Les artistes ont été si bien répartis sur les trois jours qu’il est difficile de se prononcer sur un jour préféré. Les shows commencent en fin d’après-midi, permettant de récupérer d’une journée sur l’autre et éviter d’avoir une foule debout aux heures les plus chaudes.
En ce qui concerne sa direction artistique, le festival est un événement où la bienveillance et la fraternité africaines réchauffent les cœurs.
Là où il y a des Afro-descendants, les looks sont forcément incroyables :
L’événement a été un véritable défilé de tenues, coiffures, parures, manucures et chaussures merveilleuses. Les festivaliers et festivalières n’ont rien à envier ni à la Fashion Week de Paris, ni au Carnaval de Notting Hill. De plus, la fête ne s’arrêtait jamais : de nombreux bars et clubs aux alentours proposaient des before et des after gratuits. Avec les bons contacts, on pouvait même trouver des soirées où le Jollof et le barbecue étaient aussi offerts !
Critiqué l’année dernière pour de gros soucis techniques ayant saboté les sets d’artistes très attendues comme Aya Nakamura et Ayra Starr, l’édition 2024 a, quant à elle, globalement offert aux festivaliers une qualité sonore sans encombre.
Les surprises :
Cette édition a été embellie par des happenings concoctés par les artistes. Dès le premier jour, Asake a surpris le public avec un invité d’exception, Central Cee, même si ce dernier a oublié la moitié de son couplet. Avant cela, Franglish, annoncé à la dernière minute pour remplacer Ninho, a fait un tabac ! Le deuxième soir, Nicki Minaj a rendu sa performance inoubliable en faisant monter sur scène des personnes du public originaires de la Guinée équatoriale, de la République démocratique du Congo et du Sénégal. En clôture de la fête, Rema a reçu, non sans émotion, la certification Disque de platine sept fois pour son hit planétaire "Calm Down".
Le dernier jour, on a pu voir des prêtres et pasteurs faire des sermons et absoudre les péchés de certains festivaliers. Comme quoi, tous les éléments du folklore africain étaient rassemblés lors de l’événement. La vraie question est : étaient-ils là parce que le nombre de femmes en cache-tétons et shorts par mètre carré était trop élevé, ou parce que c’était le jour où Rema, soupçonné de faire l’apologie du satanisme, performait ?
Les moins bons points:
Les prix et l’attente côté restauration : le kebab sans frites est à 14 € (même prix pour une boisson alcoolisée avec glaçons), avec un minimum de 30 minutes d’attente pour obtenir sa commande, même avec un pass VIP à 300 €. Cela engendre des dilemmes tels que « aller prendre à manger et risquer de ne pas voir un artiste performer » ou encore « boire énormément d’alcool avant pour ne pas avoir à en acheter sur place et risquer un coma éthylique ».
L’ordre de passage des artistes : Globalement, l’ordre de passage de la Lit Stage permettait une montée en pression optimale niveau ambiance. Mais le catalogue de Fally ne méritait-il pas de clôturer le festival plutôt que celui de Rema ?
La scène caribéenne n’a pas été représentée cette année (hormis éventuellement Nicki Minaj si on veut chipoter), aucun artiste antillais francophone ou anglophone n’a assuré de prestation sur la scène de l’AFRO NATION.
Heureusement, Kalash a donné un showcase la veille de l’AFRO NATION dans le Club Lick à proximité du lieu du festival pour apporter une touche caribéenne dans cette ambiance estivale.
Voilà, vous savez tout ! Rendez-vous à l’Afro Nation 2025 ?
Parallèlement, la très attendue pop star Nicki Minaj a fait patienter le public en arrivant avec près d'une heure de retard. Une fois sur scène, elle a enchaîné les tubes comme personne ne l’avait fait au cours du festival. Portant plus de trois tenues et perruques en deux heures de show, la rappeuse a offert une performance unique, différente de celle proposée dans le cadre de sa tournée européenne. Elle a même accepté, malgré ses récents aveux en interview, d'interpréter "Starships".
Vous l’aurez compris, nous recommandons de participer à ce festival. Le show nous a impressionnés par les scénographies des artistes, qui représentaient dignement l’héritage des pionniers de nombreuses musiques africaines. Outre la partie artistique, l’AFRO NATION Portugal offre une atmosphère unique et décomplexée. Citez-nous un endroit où les Africains issus de la diaspora peuvent pleinement se sentir à leur place ? Un endroit où un homme de forte corpulence ne ressent pas le besoin de se cacher sous un long T-shirt ?
Ajoutez à cela le fait que personne ne vous reprenne pour votre anglais/français/portugais approximatif et que c’est acceptable de ne pas savoir danser, pourvu qu’on s’amuse ensemble. Si vous en avez la possibilité, venez profiter de cette expérience unique qui vous créera des souvenirs inoubliables.